Bilan du projet C-4: Co-opetition and Core Creativity in Chemistry

Genèse et développement du projet

Ce projet a débuté en 2014 à la suite d’un premier financement de l’USIAS – L’Institut d’études avancées de l’université de Strasbourg (USIAS). Cet institut a pour objectif de financer des projets de recherche originaux et de haute qualité dans tous les domaines scientifiques.  Isabelle Billard, directeur de recherche en chimie et Thierry Burger-Helmchen, professeur des universités en sciences de gestion sont alors lauréats d’un appel d’offre avec un sujet intriguant « comment les chercheurs en sciences (par exemple en chimie) en tant qu’individus et équipes peuvent-ils être plus créatifs à moindre coût humain et financier? ».

Cette étude pluridisciplinaire (Chimie et Sciences de Gestion: l’équipe de chimie étant un « terrain » d’observations et de tests pour les méthodes de management) a permis de développer une nouvelle approche du management de la créativité.

Par la suite, ce projet initialement prévu pour 3 ans a bénéficié de financements complémentaires de différentes entreprises qui voulaient, elles aussi, bénéficier des méthodes de management de la créativité que nous avions développées. Finalement, grâce à l’intérêt des entreprises pour le sujet, la durée de vie du projet a plus que doublé.

Que recouvre le terme créativité ? Pourquoi les managers s‘y intéressent ?

Le mot créativité est employé depuis des centaines d’années et recouvre, selon l’époque, des réalités bien différentes. Ce qui nous intéresse d’un point de vue managérial, c’est l’obtention de nouvelles idées qui à la fois i/ répondent à une problématique réelle de l’entreprise ii/ sont nouvelles au moins au niveau de l’organisation étudiée, iii/ sont réalistes et peuvent être mises en place. En d’autres termes, le management de l’innovation et de la créativité c’est la découverte d’idées et la capacité à les mettre en œuvre.

Notre approche se distingue de ce qui est présent dans la littérature sur deux points significatifs. Tout d’abord nous prenons en compte le coût de la créativité, une notion curieusement absente de nombreux travaux. Les idées sont souvent vues comme gratuites, c’est leur mise en œuvre qui coûte. C’est faux bien sûr ! Ensuite, notre approche est plus englobante puisque nous prenons en compte les managers à tous les niveaux (direction, manager opérationnel, équipe …)

Il n’est pas étonnant que ce sujet séduise les managers. Ils ont l’obligation d’être créatif et de produire des innovations. Attaquer la boite noire de la créativité représente pour eux une aide précieuse afin d’être plus efficace au quotidien.

Finalement, quel retour pour les entreprises ?

Nous avons participé à de nombreux séminaires au sein d’entreprises partenaires. Il nous semble essentiel que les entreprises qui nous ont fait confiance soient les premières informées de nos résultats et puissent mettre en œuvre les outils et approches managériales issus de ce projet.

Ce projet est au départ scientifique, il a donc conduit à plusieurs publications dans des revues académiques. Il a également donné lieu à une vingtaine de conférences en Europe, mais aussi au Canada en Chine ou au Japon. La preuve que les travaux menés intéressent.

Mais ce dont nous sommes particulièrement fiers, c’est la diffusion des idées de management notamment via des ouvrages que nous utilisons lors des séminaires avec les entreprises. Cinq d’entre eux qui ont vu le jour ont bénéficié des travaux de ce projet. Il s’agit dans un cas d’un ouvrage à destination des managers (Pro en Management), d’un manuel (Management) à destination des étudiants afin qu’ils soient sensibilisés à ces questions, ainsi que des ouvrages plus pointus sur des questions précises liées à la créativité dans des industries de pointe (ex : Global Management of Creativity).

Comment les dons ont été investis ?

Nous avons à cœur de faire participer les étudiants, doctorants et post-doctorants à ce projet. Aussi, plus de 90% des fonds collectés ont servi à financer les stages et salaires. La priorité a été donnée à l’emploi de personnes en situation de handicap. Les 10% restants ont été utilisés pour financer l’organisation des séminaires.

Ce projet est clos mais les entreprises sont toujours dans l’expectative. Que leur réservez-vous ?

La fin de ce projet lié en partie aux sciences dures nous a montré que de nombreuses entreprises avaient maintenant saisi ce que l’innovation et la créativité pouvaient leur apporter. Elles sont conscientes de son importance et surtout de sa singularité. De ce projet, les entreprises ont appris avec nous, et nous avons appris avec elles comment mener à bout un processus créatif singulier, unique et obtenir une innovation.

La prochaine étape sera de permettre aux entreprises de répéter ces activités, de les multiplier, tout en maitrisant les coûts. En somme, il est indispensable d’accompagner le changement organisationnel et industriel nécessaire pour pleinement bénéficier de la créativité individuelle et organisationnelle. C’est désormais l’objet d’un nouveau cycle de recherches et de collaborations, et plus que jamais, nous comptons sur la générosité de nos donateurs pour y parvenir. C’est tout l’objet du projet AOC.

Lien vers le site de la fondation de l’université de Strasbourg